Nature résiliente : une deuxième pousse de feuilles

Actualités » Nature résiliente : une deuxième pousse de feuilles

Nature résiliente : une deuxième pousse de feuilles

Tout comme la crise de verglas de 1998, le passage de la chenille de la spongieuse au printemps 2021 restera dans notre esprit pendant des années à venir. Mais il y a une lueur à l’horizon : une deuxième pousse de feuilles.

Forêts décimées

La spongieuse a décimé des acres de forêts dans le sud du Québec, particulièrement dans les boisés de Saint-Bruno et de Longueuil.

Cet insecte ravageur se nourrit des feuilles printanières de plus de 750 variétés de plantes.  Comme les visiteurs du mont Saint-Bruno et les résidents de son pourtour ont pu constater, elle a une faim particulièrement vorace pour les feuilles des chênes, des bouleaux, des peupliers et des tilleuls.

Les feuilles : des manufactures de sucre

Les feuilles sont de petites manufactures vivantes qui transforment le soleil, le dioxyde de carbone, l’eau et les sels minéraux de la terre en sucre.  Il s’agit de la photosynthèse expliquée de façon très simple.

Ce sucre est en partie utilisé par la plante pour produire de nouvelles feuilles, des tiges, des racines ou encore des fleurs et des fruits. La réserve du sucre est stockée et sert, entre autres, à stimuler la croissance au printemps suivant. (Graphique : Cultures sucre)

 

La survie des forêts

La survie des forêts ravagées par un insecte exotique dépend de la quantité d’arbres affectés et de feuilles détruites, ainsi que de la période de défoliation et de la santé des arbres.

En 2021, la destruction des feuilles a été importante et le nombre d’arbres touchés aussi.  Mais comme la défoliation a débuté au printemps, en moins de six semaines de l’apparition des bourgeons, les arbres qui étaient en santé avant le passage de la spongieuse en mai et juin, avaient suffisamment de réserve pour permettre une deuxième pousse.  Celle-ci a débuté en juillet.

Les plantes en santé qui perdent plus de la moitié de leurs feuilles peuvent normalement survivre à la défoliation pendant deux, possiblement trois années consécutives.  Certaines espèces ont assez de réserve pour quatre nouvelles pousses ! Presque tout arbre mature peut refaire sa canopée entière au moins une fois par année.  Par contre, les arbres qui sont déjà affectés par la sécheresse, les contaminants, l’étalement urbain et d’autres conditions qui appauvrissent le sol, perdront d’année en année l’énergie vitale qui leur permet de se régénérer.

La nature fait bien les choses

Il faut se rappeler que les œufs de la spongieuse ont survécu à la suite d’un hiver doux et que l’infestation a été exacerbée par le printemps sec que nous avons connu.

Le mois de juillet particulièrement pluvieux et plus froid que la normale a certainement donné un coup de pouce aux arbres, qui auraient eu à combattre la sécheresse et possiblement des feux si une canicule s’était installée.

Le réchauffement climatique est au cœur du problème.  Si l’hiver 2022 est assez froid – des températures soutenues de – 30°C pendant quelques jours – les œufs de la spongieuse ne survivront pas.

Liens intéressants :