Un plan de conservation pour le mont Saint-Bruno

En ce Jour de la Terre, la Fondation du Mont-Saint-Bruno est fière d’avoir réalisé, en collaboration avec Nature-Action Québec, un plan de conservation pour le mont Saint-Bruno.

Dans le Sud du Québec, les Montérégiennes comme le mont Saint-Bruno contribuent énormément à la biodiversité de la région.

Pourtant le mont Saint-Bruno est mal en point.  Il est un des monts les plus fragilisés dû à des pressions sur ses écosystèmes qui ne cessent de s’aggraver.  On pense à l’étalement urbain au sud de la métropole, à la surabondance des cerfs de Virginie, aux pratiques agricoles non durables, aux espèces exotiques envahissantes, au drainage des milieux humides, à la minéralisation des sols et au non-respect des milieux naturels. Évidemment, le tout est exaspéré par les changements climatiques et par le faible pourcentage d’aires protégées en Montérégie (3,86 % par rapport à 17 % à l’échelle du Québec).

Collaborer pour réduire le déclin

Le plan de conservation vise à réduire le déclin de la biodiversité de notre colline montérégienne et de son pourtour et à accroître la connectivité des habitats essentiels au vivant.  L’objectif est de réaliser des gains significatifs d’un point de vue de la réglementation et du financement d’ici 2027.

La Fondation du Mont-Saint-Bruno et Nature-Action Québec comptent collaborer étroitement avec les municipalités, les MRC et les autres partenaires du milieu de la conservation afin de réaliser le suivi des actions proposées, contribuant ainsi à la cible de 30 % d’aires protégés d’ici 2030 que s’est fixée le gouvernement du Québec dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique de l’ONU.

 

Le 31 octobre 2022, de g. à d. : Eugénie Potvin, Nature-Action Québec, Micaela Correa, Fondation du Mont-Saint-Bruno, Sylvain Lapointe, COVABAR, Delphine Favorel, SNAP Québec, Marie-Jacques Samson et Lucette Lamy, Ciel et Terre, Philip Bertrand, Connexion Nature, Bryan Osborne et Tanya Handa, Fondation du Mont-Saint-Bruno, Marie-Pier Ricard et Sarah Godin-Blouin, Nature-Action Québec (par visioconférence)
Photo : Johanne McDonald

Quatre cibles

La trentaine d’actions proposées dans le plan de conservation du Mont-Saint-Bruno visent quatre cibles : les forêts, les milieux humides, les milieux ouverts et les habitats aquatiques et riverains. Elles comprennent des études de caractérisation, des campagnes de sensibilisation, la priorisation de sites aux fins de réhabilitation et la désignation de nouveaux sites comme aires protégées.

Tout ce qui doit être protégé a été identifié. Les stratégies et les actions qui en découlent ont été méticuleusement évaluées, chiffrées, et dotées d’indicateurs de suivi.  Cliquez sur le feuillet synthèse ci-dessous pour plus d’information.

Trois grands axes d’intervention

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Au cœur du territoire, le parc national du Mont-Saint-Bruno, d’une superficie de 8,84 km2, est protégé par la Sépaq. Avec plus de deux millions de visiteurs par année, le parc est le plus achalandé du Québec et a atteint sa limite récréotouristique.

Adjacent au parc, le terrain de la Défense nationale communément appelé « le champ de tir », ajouterait 4,4 km2 aux milieux naturels de grande valeur écologique.

D’un point de vue de la résilience environnementale, de l’acceptabilité sociale et de la rentabilité économique, les infrastructures naturelles comme le parc national et le champ de tir représentent l’une des solutions les plus efficaces.  Le plan propose donc que soit cédé le terrain de la Défense nationale afin d’être annexé au parc national du Mont-Saint-Bruno.

Le broutage des cerfs de Virginie est certainement une des pressions les plus importantes qui menacent la qualité et la résilience de l’écosystème forestier du mont Saint-Bruno. Le déploiement d’une stratégie de contrôle de la population des vertébrés protégera les espèces floristiques en situation précaire, freinera la dégradation et assurera une régénération de la forêt.

Il est primordial d’agrandir la zone tampon qui protège le mont Saint-Bruno.  Cette troisième solution se traduit par la protection et la restauration des écosystèmes du pourtour de la colline, ainsi que par l’acquisition de terrains, ce qui représente un défi car 90 % des terrains de la Montérégie sont de statut privé.

Mais les municipalités sont au rendez-vous.  À titre d’exemple, la ville de Sainte-Julie a protégé son boisé de la Falaise en 2021 et la ville de Saint-Bruno en a fait autant pour son boisé Sabourin en 2022. Plusieurs autres boisés et terrains restent à protéger dans le pourtour de la colline.

La protection des Montérégiennes

Les collines Montérégiennes, c’est un groupe de 10 massifs rocheux qui ont une géologie similaire. Elles sillonnent sur plus de 220 kilomètres et s’orientent d’ouest en est. On retrouve les monts Oka, Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome et Mégantic. Le mont Rigaud s’ajoute à l’ensemble car sa problématique est la même que plusieurs autres Montérégiennes.

Plus que jamais préoccupés par le manque de vision d’ensemble pour protéger ces territoires qui sont de hauts lieux de biodiversité, les organismes de conservation se sont unis en septembre 2021 pour créer la Coalition des Montérégiennes et faire en sorte que leurs préoccupations quant au sort des collines soient portées d’une même voix auprès des instances municipales et gouvernementales.

S’appuyant sur des méthodes reconnues et fondées sur la science, c’est-à-dire les Standards ouverts pour la pratique de la conservation, chaque organisme s’est voué à un exercice rigoureux pour établir un portrait actualisé des milieux naturels de chacune des collines et identifier des actions pour que la conservation des Montérégiennes soit prise en considération dans tous les aspects de l’occupation du territoire. Ce travail colossal effectué au cours de la dernière année a confirmé que les collines subissent de fortes pressions qui menacent leur intégrité écologique.

Nous comptons collaborer étroitement avec les municipalités, les MRC, la Sépaq et les autres partenaires pour accélérer la conservation et augmenter la superficie des milieux naturels protégés entourant le parc national du Mont-Saint-Bruno, un territoire qui subit de fortes et multiples pressions.

Bryan Osborne

Un plan d’ensemble d’une valeur de 150 M$

Un plan régional de conservation et de connectivité des collines montérégiennes réalisé par la Coalition des Montérégiennes met en évidence l’importance de protéger ces joyaux naturels.

Définir, connaître, concevoir et planifier sont les quatre grandes sections qui composent ce plan et qui ont mené à l’identification de nombreuses actions à mettre en œuvre pour concrétiser la protection de ces collines uniques.

Ensemble, les membres de la Coalition ont évalué à 150 millions de dollars le budget nécessaire pour protéger, restaurer et connecter chacune des Montérégiennes au cours des cinq prochaines années. Ce montant s’inscrit dans la demande globale de 750 millions de dollars qui a été déposée par les organismes de conservation en décembre 2022 auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs lors de la COP15.

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