Le printemps sera-t-il silencieux ?

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Le printemps sera-t-il silencieux ?

Le déclin des espèces et du nombre d’oiseaux s’observe partout sur la planète. Depuis 1970, l’Amérique du Nord a perdu un tiers de sa population d’oiseaux. Ce triste déclin étant graduel, il passe inaperçu, même sur le mont Saint-Bruno.

La Fondation s’est associée à l’artiste Dominique Paul pour sonner le cri d’alarme, mais surtout pour présenter des solutions à la portée de tous.

L’exposition Le printemps sera-t-il silencieux ? Les oiseaux en déclin aura lieu au Lac du Village de Saint-Bruno, du 5 juillet à la fin de décembre 2021.

La Fondation remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, ainsi que ses collaborateurs, le photographe Christian Chevalier et le professeur Pierre Drapeau, titulaire de la Chaire UQAT-UQAM en aménagement forestier durable.

 

C’est la vision de Rachel Carson dans son livre prophétique Le printemps silencieux qui m’a ouvert les yeux sur la bêtise humaine qui consiste à empoisonner son environnement. C’est grâce à elle que j’ai compris que seul nous, les humains, avons le pouvoir de renverser le cours du déclin des oiseaux, tout en nous protégeant et en préservant la diversité et la beauté de tout ce qui est vivant. 
Dominique Paul

Nos oiseaux en péril

Les oiseaux enchantent nos forêts et nos jardins de la beauté de leurs mélodies et symbolisent la joie de vivre au retour du printemps. Ils témoignent de la diversité de la nature à notre porte.

Au-delà du plaisir qu’ils nous apportent, les oiseaux jouent un rôle indispensable dans la santé de nos écosystèmes. Ils aident à la diversification des milieux naturels en dispersant des graines, agissent comme prédateurs d’insectes et pollinisent des plantes, comme le fait le colibri.

Selon une étude de la SÉPAQ, quelque 240 espèces d’oiseaux contribuent aux écosystèmes du Mont-Saint-Bruno et de ses environs. Une centaine d’entre elles y nichent et s’y reproduisent, et une vingtaine y passent l’hiver.  Mais, la majorité migrent aussi loin que l’Amérique du Sud.

Cette diversité, un indicateur de la santé environnementale, est pourtant fragilisée et en déclin.

Et si les hirondelles ne revenaient pas au printemps ?

Le déclin des espèces et du nombre d’oiseaux s’observe partout sur la planète. Depuis 1970, l’Amérique du Nord a perdu un tiers de sa population d’oiseaux. Ce triste déclin étant graduel, il passe inaperçu.

On observe la perte des oiseaux dans chacun des grands écosystèmes que sont les prairies et les forêts tempérées et boréales. Dans la forêt tempérée de l’Est où se situe le mont Saint-Bruno, près des deux tiers des espèces d’oiseaux sont en déclin.

Peu d’insectes, nids détruits… Des oiseaux bien mal pris

La majorité des oiseaux dépendent d’une niche écologique pour trouver leur nourriture et faire leur nid à l’abri des prédateurs. Deux fois l’an, l’oiseau migrateur doit survivre un long périple et de nombreux défis  pour retrouver sa niche.

L’étalement urbain mène à la fragmentation des milieux naturels et contribue à la perte des niches écologiques. L’agriculture intensive et l’utilisation d’insecticides s’ajoutent aux causes de la disparition des oiseaux, sans oublier l’impact des changements climatiques qui posent un défi continuel à l’ensemble des espèces.

La paruline du Canada

 

Pour ne pas perdre un autre trois milliards d’oiseaux

Une étude publiée dans la revue Science révèle que trois milliards d’oiseaux sont disparus en Amérique du Nord depuis 1970.

Pourtant, certaines espèces de la région vont bien.  C’est le cas du faucon pèlerin (Falco peregrinus) et de la chouette rayée (Strix varia), dont les populations augmentent. Plusieurs espèces d’oiseaux aquatiques comme le canard branchu (Aix sponsa) profitent également des efforts de conservation des milieux humides.

Renversons ensemble le cours du déclin des oiseaux

Pour aider les oiseaux, il faut protéger nos forêts, nos cours d’eau, nos milieux humides… et nos jardins.  Comment faire ? Voici quelques pistes.

  • Planifiez un aménagement paysager qui favorise la biodiversité de votre terrain. Choisissez des plantes indigènes qui attireront les oiseaux.
  • Dites non au plastique et pesticides. Les oiseaux les consomment sous forme de petites particules et s’empoisonnent.
  • Réduisez votre consommation de viande et encouragez l’agriculture maraichère, plutôt que la culture intensive du maïs et du soya destinés à nourrir les élevages industriels.
  • Aidez à combattre les changements climatiques. Achetez et mangez local, recyclez, prenez le transport collectif, réduisez le smog en cessant de chauffer au bois…
  • Ajoutez votre voix au mouvement citoyen pour la conservation de nos milieux naturels et leur connectivité.
  • Reconnectez-vous à la nature et célébrez le monde des oiseaux !

Saviez-vous que ?

Élevage de poulets intensif, surpopulation d'espèces

Ce sont les poulets qui est l’espèce d’oiseau la plus répandue sur la planète (21,3 milliards en 2014), mais leur « habitat » laisse beaucoup à désirer dû à la surconsommation humaine.  Les moineaux gagnent le deuxième prix des plus nombreux sur la planète. En 2014, on estimait leur nombre à plus de 1,9 milliard.

Sur la planète
  • Il y a 200 à 400 milliards d’oiseaux regroupés en 18 000 espèces.
  • Une espèce d’oiseau sur huit est en voie de disparition. Les principales causes sont :
    • L’agriculture intensive
    • L’utilisation des insecticides
    • L’exploitation forestière
    • Les changements climatiques
    • Les espèces envahissantes
    • La chasse et le piégeage.
Au pays
  • Ce sont les clubs d’ornithologues amateurs tel le Recensement des oiseaux de Noël qui mobilisent les jeunes et les moins jeunes dans la recherche sur la faune aviaire.  Ils aident les scientifiques à tirer des conclusions et offrir des solutions aux décideurs afin de réduire la perte de nos oiseaux.
  • Le changement de l’agriculture laitière à l’agriculture de maïs et de soya au Québec s’est étendu depuis les années 1960, laissant moins de terrains en friche pour protéger les oiseaux.  Quand ils reviennent du Sud, les champs sont nus et ils ne peuvent pas faire leur nid, d’autant plus que certaines espèces nichent dans du foin d’environ 75 cm de haut, mais les nouvelles cultures n’offrent pas le même genre de camouflage.
  • En 2018, le gouvernement a ajouté quatre nouvelles espèces d’oiseaux champêtres à sa liste d’espèces d’oiseaux protégés :
    • L’hirondelle rustique
    • L’hirondelle de rivage
    • La sturnelle des prés
    • Le goglu des prés
  • Les pesticides granulaires (mélangés avec de l’argile, du sable ou de la rafle de maïs) sont particulièrement dangereux pour les oiseaux qui picorent et méprennent les granules pour des graines ou du gravier, dont ils se servent pour broyer leur nourriture.
  • Les changements climatiques provoquent des feux de forêts et des inondations qui ont un impact direct les populations d’oiseaux.  De plus, les oiseaux pondent leurs œufs en moyenne 6,6 jours plus tôt à chaque décennie et doivent s’adapter à de nouvelles périodes et voies migratoires.  Leur survie est en jeu s’ils ne peuvent migrer en permanence vers une région qui leur offre une niche écologique semblable à celle détruite, qui les nourrit et les protège des menaces telles les parasites, les concurrents et les prédateurs.

Pour en savoir plus sur les oiseaux du Québec  et un dossier spécial Plein feu sur les oiseaux de Québec Sciences (abonnement requis).

Sources :