Le respect des usages : un état des lieux
Vivre en harmonie avec la nature pour protéger les milieux naturels et favoriser le bien-être humain représente tout un défi. En 2025, la Fondation du Mont-Saint-Bruno a mobilisé les propriétaires des terrains qui abritent la plus grande diversité biologique de la colline afin de discuter des enjeux de cohabitation et respect des usages.
On pense au parc national de la Sépaq, aux boisés des municipalités de Saint-Basile-le-Grand, Saint-Bruno-de-Montarville et Sainte-Julie, au champ de tir du ministère de la Défense nationale, ainsi qu’à plusieurs terrains privés tels ceux de l’Académie des Sacrés-Cœurs, du Collège Trinité, du Club de golf Mont-Bruno et de Ski Mont-Bruno.
Des centaines de milliers de personnes empruntent les sentiers qui sillonnent la colline, surtout à la marche, à vélo ou en ski. Toute cette belle nature est un havre de bien-être. C’est aussi l’habitat de millions d’espèces qui forment la biodiversité du mont Saint-Bruno.
C’est au parc national qu’on trouve le plus de sentiers officiels pour les activités de plein. En revanche, les sentiers non officiels sont principalement situés sur le terrain du ministère de la Défense nationale, dans les boisés de la Ville de Saint-Bruno, ainsi que sur des terrains privés comme le Club de Golf Mont-Bruno. Par « non officiel », on entend un sentier non encadré par un organisme public ou privé, qui sert à des pratiques non respectueuses des milieux naturels.
Les propriétaires sont de plus en plus confrontés au développement agressif de sentiers non officiels, qui détruisent leur terrain.
Quelques statistiques

Quelques 120 km de sentiers servent aux activités récréatives répertoriées au mont Saint-Bruno. Un sentier peut accommoder plusieurs activités. Par exemple, la randonnée pédestre l’été et le ski de fond l’hiver pour un même sentier.
Propriétaires des sentiers
- 84 % publics (101 km)
- 16 % privés (19 km)
Sentiers officiels vs non officiels
- 47 % sentiers officiels (56 km)
- 53 % sentiers non officiels (64 km)
Fréquentation des sentiers
- 34 % forte utilisation (41 km)
- 23 % utilisation moyenne (27 km)
- 43 % faible utilisation (52 km)
Sentiers par activité récréative
- Randonnée pédestre (50 km)
- Ski de fond (22 km)
- Vélo hybride (18 km)
- Raquette (16 km)
- Vélo fatbike (14 km)
- Vélo de montagne (52 km)
Rencontre des propriétaires de terrain
En janvier 2025, grâce au soutien de Nature-Action Québec, la Fondation a présenté un état des lieux aux parties prenantes. La Fondation a demandé à Anick Bribosia, responsable des dossiers plein air chez Loisir et Sport Montérégie, de coordonner l’étude.
La rigueur méthodologique des données sur le plein air a été assurée grâce à des partenariats avec la Sopair (recensement géomatique) et Propulso (plateforme d’intelligence des données éthiques), ainsi que par des rencontres individuelles avec les propriétaires de terrain. Le comité scientifique de la Fondation a validé les données scientifiques liées aux milieux naturels.
Plusieurs recommandations regroupées en quatre thèmes ont été définies pour arrimer des pratiques bien ancrées avec la protection des milieux naturels :
1) la protection de la biodiversité
2) la collaboration des parties prenantes
3) le contrôle et respect des usages
4) la sécurité.
Évidemment, inviter les usagers de plein air à se joindre à la réflexion est un incontournable pour trouver un terrain d’entente. Les participants et participantes croyaient toutefois qu’il était important d’adopter une vision globale commune avant d’inviter les usagers à la table.

Au cœur du problème : les activités hors-sentier
De toutes les activités récréatives, le vélo de montagne et la marche hors-sentier sont au cœur des enjeux. Plusieurs sentiers non officiels représentent actuellement un risque à la biodiversité des milieux naturels du mont Saint-Bruno car l’activité non autorisée provoque :
- la fragmentation des habitats
- l’élargissement et l’érosion des sentiers
- le piétinement d’espèces indigènes vulnérables
- la propagation de plantes exotiques envahissantes.
Lorsque les autorités ferment un sentier non-officiel, les mordus du vélo de montagne et de la marche hors-sentier défrichent ailleurs. Ils ne font que déplacer le problème. Il est temps de développer des solutions durables à la fois pour les propriétaires de terrain et pour les adeptes de plein air.
Une offre de services collective
Il est important de développer une offre de services collective qui répond à une demande raisonnable des usagers tout en adoptant de façon intégrée des mesures de gestion adaptées à l’intégrité biologique. Le contexte économique incertain jumelé à des volontés politiques et citoyennes qui ne sont pas toujours harmonieuses rend la tâche d’autant plus difficile.
Nature-Action Québec a lancé la balle lors de la rencontre du 13 janvier 2025 organisée par la Fondation. Ils développeront un plan d’action pour leurs terrains, qui sera soumis aux parties prenantes pour discussion. Le dialogue entre les propriétaires de terrain se poursuivra à l’automne 2025.