Le micro-arborétum : une école des arbres
L’arbre est à l’honneur en cette Journée internationale de la biodiversité. Nous vous présentons le projet de micro-arborétum de la Fondation du Mont-Saint-Bruno et de son partenaire, la Ville de Saint-Basile-le-Grand.
Le micro-arborétum sera un lieu de détente où les visiteurs de tout âge découvriront les arbres et arbustes de la région. Grâce à un généreux don de la Fondation Famille Le Blanc, un volet éducatif sensibilisera la communauté, particulièrement les jeunes, à l’importance des essences indigènes qui contribuent à la biodiversité du mont Saint-Bruno. Le Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) sera présent tout au long du développement du micro-arborétum afin d’offrir son expertise et d’en tirer des données scientifiques.
Un arborétum, c’est quoi ?
L’arborétum est un jardin botanique spécialisé, souvent situé dans un parc, où l’on cultive des arbres à des fins scientifiques, éducatives ou ornementales.
La halte du rang des Vingt se transforme
Situé sur le terrain de la halte du rang des Vingt, à Saint-Basile-le-Grand, le site du futur micro-arborétum doit être transformé avant la plantation d’arbres et d’arbustes.
Un grand ménage a débuté à l’été 2024. Le Service des travaux publics de la Ville a procédé à l’arrachage des plantes exotiques envahissantes (PEE), dont le nerprun cathartique et l’alliaire officinale. Pour contrôler l’envahissement, la toile d’occultation en géotextile déposée au sol à la suite de l’arrachage ne pourra être retirée qu’à la fin de l’été 2025, voire au printemps 2026. Telle est la menace des PEE.
Entre-temps, la professeure Tanya Handa de l’UQAM, directrice scientifique de la Fondation du Mont-Saint-Bruno et responsable du projet, travaille avec le Service des travaux publics de la Ville pour sélectionner les meilleures essences pour la plantation.
Une plantation adaptée au site
Un arborétum ne peut recréer à perfection la dynamique naturelle des forêts. Pour s’y rapprocher, les experts recommandent de regrouper des plantes par étage, aussi nommé « strate ». De différentes hauteurs, ces strates permettent de créer des ensembles de végétaux qui se rendent mutuellement service et qui, à maturité, formeront un écosystème productif. Selon le Guide forêts nourricières – Plan d’agriculture urbaine 2020-2025 de la Ville de Québec, la forêt urbaine peut viser jusqu’à sept strates :
- Les arbres de canopée qui forment la couche supérieure;
- Les arbrisseaux et les grands arbustes, plantés principalement entre et sous les arbres de la canopée;
- Les petits arbustes;
- Les plantes herbacées;
- Les plantes dont on récolte les racines et la rhizosphère (zone de racines);
- Les plantes couvre-sol et les champignons;
- Les plantes grimpantes.
Dans l’arborétum de la halte du rang des Vingt, la plantation des arbres de gros calibre aura lieu à l’automne 2025. Des trous seront percés dans la toile si celle-ci n’a pas été retirée.
On ajoutera les arbustes, les herbacées, les vignes et le couvre-sol en 2026-2027 car ce sont des plantes plus fragiles et un délice pour les cerfs de Virginie. Le contrôle des PEE et des cervidés sera d’autant plus important à cette étape de la croissance de l’arborétum. Une stratégie de surveillance sera mise-en-place en temps et lieu.
Un choix judicieux d’essences
Quelques arbres matures, qui ont élu domicile sur le terrain il y a bien des années, guideront la plantation. Les plantes et la main-d’œuvre pour la plantation seront fournies par la Ville de Saint-Basile-le-Grand, à l’exception de quelques arbres de gros calibre offerts par la Fondation du Mont-Saint-Bruno.
Le choix des essences tient compte des enjeux de conservation tout en favorisant une belle expérience immersive pour les visiteurs. La stratégie proposée par les horticulteurs et biologistes se fonde sur un choix d’arbres indigènes. Certains sont des arbres urbains plus typiques, d’autres sont des arbres indigènes atypiques qui ont normalement des aires de répartition plus au sud, mais qui survivront dorénavant bien au Québec dû aux changements climatiques. Somme toute, la diversification des essences contribuera au succès écologique de la plantation tout en ayant une histoire intrigante à raconter.
« La signalétique éducative développée par la Fondation du Mont-Saint-Bruno sensibilisera les promeneurs aux espèces végétales présentes dans cet espace. Cette initiative contribuera non seulement à enrichir l’expérience des visiteurs, mais aussi à promouvoir une conscience environnementale accrue. »
Charles Martin
Directeur, Travaux publics
Ville de Saint-Basile-le-Grand
L’équipe de la Fondation rencontre celle de la Ville de Saint-Basile-le-Grand et de l’UQAM pour discuter de la progression du contrôle des PEE sur le futur site du micro-arborétum. (Photo : JMcD)
La science au rendez-vous
En créant le micro-arborétum, horticulteurs et biologistes auront un laboratoire à ciel ouvert. Quelles espèces auront le meilleur succès ? Les plantes exotiques envahissantes sont-elles contrôlées par les plantes indigènes ? Est-ce que le choix du couvre-sol peut rendre le sol plus vivant ? Quels arbustes de bois humides sont favorisés par l’eau qui passera dans l’arborétum ? Et bien d’autres
L’école des arbres
Les enfants qui grandissent dans la région peuvent découvrir la forêt du mont Saint-Bruno au fil des saisons. Ils se réfugient à l’ombre d’un arbre pour se rafraîchir l’été, jouent au cœur des couleurs vives de l’érablière à l’automne, sentent le parfum des sapins l’hiver et observent l’oiseau perché sur le vieux chêne au printemps. Mais que savent-ils vraiment des arbres ?
Quels arbres et arbustes se trouvent dans le corridor écologique du mont Saint-Bruno ? Comment se nomment-ils ? Sont-ils indigènes ? Quels services offrent-ils ? Sont-ils aux prises avec des ravageurs ou des maladies ? Peuvent-ils résister à la crise climatique ? Les réponses à ces questions et plusieurs autres seront révélées dans le volet éducatif du projet de micro-arborétum.
La Fondation du Mont-Saint-Bruno développe des panneaux d’interprétation, qui seront placés aux entrées de l’arborétum, entre le rang des Vingt et la rue Île-de-France. Un guide pour enseignant du primaire facilitera la visite des classes à l’arborétum et un balado sera disponible sur Internet.
« Le thème de l’arbre s’intègre parfaitement à nos valeurs et au nouveau volet de notre mission : l’environnement. D’ailleurs, l’arbre est le symbole que nous avons choisi pour représenter notre fondation.
Par notre engagement dans la réalisation du micro-arborétum, nous souhaitons sensibiliser les gens, particulièrement les jeunes, à l’importance de planter des arbres à la maison, au travail et dans la communauté. »
Suzanne Leblanc, directrice générale
Fondation Famille Le Blanc
La Fondation du Mont-Saint-Bruno remercie la Fondation Famille Le Blanc, la Ville de Saint-Basile-le-Grand et l’UQAM pour leur vision environnementale avant-gardiste. Nous sommes convaincus qu’en alliant nos forces à celles des citoyennes et citoyens, les arbres du mont Saint-Bruno ne pourront qu’en bénéficier.