Le micro-arboretum : une école des arbres

L’arbre est à l’honneur en cette Journée internationale de la biodiversité.  Nous vous présentons le projet de micro-arboretum de la Fondation du Mont-Saint-Bruno et de son partenaire, la Ville de Saint-Basile-le-Grand.

Le micro-arboretum sera un lieu de détente où les visiteurs de tout âge découvriront les arbres et arbustes de la région. Grâce à un généreux don de la Fondation Famille Le Blanc, un volet éducatif sensibilisera la communauté, particulièrement les jeunes, à l’importance des essences indigènes qui contribuent à la biodiversité du mont Saint-Bruno. Le Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal sera présent tout au long du développement du micro-arboretum afin d’offrir son expertise et d’en tirer des données scientifiques.

Un arboretum, c’est quoi ?

Selon le dictionnaire Larousse, l’arborétum est un jardin botanique spécialisé dans les arbres et les plantes ligneuses . Partout dans le monde, les arboretums mènent des recherches scientifiques et des actions de conservation, mènent des actions de sensibilisation et d’éducation du public et gèrent des collections d’arbres magnifiques et diversifiées.

La halte du rang des Vingt se transforme

Situé sur le terrain de la halte du rang des Vingt, à Saint-Basile-le-Grand, le site du futur micro-arboretum doit être transformé avant la plantation d’arbres et d’arbustes.

Un grand ménage a débuté à l’été 2024. L’équipe d’horticulture de la ville a procédé à l’arrachage des plantes exotiques envahissantes (PEE), dont le nerprun cathartique et l’alliaire officinale.  La toile d’occultation en géotextile déposée au sol à la suite de l’arrachage ne pourra être retirée qu’à la fin de l’été 2025 pour venir à bout de l’envahissement.  Telle est la menace des PEE.

Entre-temps, la professeure Tanya Handa, directrice scientifique de la Fondation du Mont-Saint-Bruno, travaille avec Marie-Josée Dumas, cheffe de l’équipe d’horticulture de la ville, et son équipe dans le but de sélectionner les meilleures essences pour la plantation.

Une plantation adaptée au site

Véritable microforêt urbaine, l’arboretum ne peut cependant recréer à perfection la dynamique naturelle des forêts.  Les experts recommandent de regrouper des plantes par étage, aussi nommé « strate ».  De différentes hauteurs, ces strates permettent de créer des ensembles de végétaux qui se rendent mutuellement service et qui, à maturité, formeront un écosystème productif. Selon le Guide forêts nourricières – Plan d’agriculture urbaine 2020-2025 de la Ville de Québec, un arboretum pourrait avoir jusqu’à sept strates :

  • Les arbres de canopée qui forment la couche supérieure;
  • Les arbrisseaux et les grands arbustes, plantés principalement entre et sous les arbres de la canopée;
  • Les petits arbustes;
  • Les plantes herbacées;
  • Les plantes dont on récolte les racines et la rhizosphère (zone de racines);
  • Les plantes couvre-sol et les champignons;
  • Les plantes grimpantes.

L’espace dédié au micro-arboretum de la halte du rang des Vingt étant limité, le nombre de strates doit nécessairement l’être aussi.

Ci-haut : L’arboretum Pierre-Steben du parc Armand-Frappier à Sainte-Julie est composé de plusieurs strates.
Ci-joint : L’arboretum Gabrielis du parc national du Mont-Saint-Bruno abrite une collection de 160 arbres et arbustes, indigènes et non-indigènes.

Un choix judicieux d’essences

Quelques arbres matures, qui ont élu domicile sur le terrain il y a bien des années, guideront la plantation.  Les plantes et la main-d’œuvre pour la plantation seront fournies par la Ville de Saint-Basile-le-Grand, à l’exception de quelques arbres de gros calibre offerts par la Fondation du Mont-Saint-Bruno.

Le choix des essences tient compte des enjeux de conservation tout en favorisant une belle expérience immersive pour les visiteurs.  La stratégie proposée par les horticulteurs et biologistes se fonde sur un choix d’arbres indigènes qui se trouvent sur le mont Saint Bruno.  Certains sont des arbres urbains plus typiques, d’autres sont des arbres indigènes atypiques qui ont normalement des aires de répartition plus au sud, mais qui survivront dorénavant bien au Québec dû aux changements climatiques. Somme toute, la diversification des essences contribuera au succès écologique de la plantation tout en ayant une histoire intrigante à raconter.

La science au rendez-vous

En créant le micro-arboretum, horticulteurs et biologistes auront des données intéressantes à analyser et partager.  Quelles espèces sont dominantes ? Les plantes exotiques envahissantes sont-elles contrôlées par les plantes indigènes ? Quel est l’impact des changements climatiques sur la croissance des plantes ? Quels arbustes de bois humides sont favorisés par le cours d’eau qui passera dans l’arboretum ? Et bien d’autres.

En novembre 2024, Tanya Handa accompagne XXX, XXX et Marie-Josée Dumas (hors photo) sur le futur site de l’arboretum pour discuter des essences.
Photo : Marie-Josée Dumas

L’école des arbres

Les enfants qui grandissent dans la région peuvent découvrir la forêt du mont-Saint-Bruno au fil des saisons.  Ils se réfugient à l’ombre d’un arbre pour se rafraîchir l’été, jouent au cœur des couleurs vives de l’érablière à l’automne, sentent le parfum des sapins l’hiver et observent l’oiseau perché sur le vieux chêne au printemps.  Mais que savent-ils vraiment des arbres ?

Quels arbres et arbustes se trouvent dans le corridor écologique du mont Saint-Bruno ? Comment se nomment-ils ? Sont-ils indigènes ? Quels services offrent-ils ? Sont-ils aux prises avec des ravageurs ou des maladies ? Peuvent-ils résister à la crise climatique ?  Les réponses à ces questions et plusieurs autres seront révélées dans le volet éducatif du projet de micro-arboretum.

La Fondation du Mont-Saint-Bruno développe des panneaux d’interprétation, qui seront placés aux entrées de l’arboretum, entre le rang des Vingt et la rue Île-de-France.  Un guide pour enseignant du primaire facilitera la visite des classes à l’arboretum et un balado sera disponible sur Internet.