L’eau douce : On en manquera ?

En cette journée mondiale de l’eau, comment percevons-nous la situation de l’eau douce chez nous ?

Plusieurs diront : « Pas de problème, nous sommes entourés d’eau douce. Il y a les cinq lacs du mont Saint-Bruno, de multiples ruisseaux qui l’entourent, la rivière Richelieu, le fleuve Saint-Laurent…  » Nous n’en manquerons jamais.

Mais est-ce vraiment le cas ?

Les enjeux de pollution

Les pays qui ont un grand volume d’eau en manquent rarement, même au Canada où la perte de qualité et de quantité d’eau potable en raison de la pollution, des conduits désuets et des changements climatiques représente un défi important.

Au Québec, c’est en Montérégie qu’on trouve les cours d’eau les plus contaminés par la présence de pesticides.  C’est aussi en Montérégie qu’on a le plus grand nombre de produits présents dans l’eau, dans les concentrations les plus importantes.

Selon une étude de l’université McGill, les usines de traitement d’eau de la ville de Montréal produisent 1 104 litres d’eau par personne par jour, soit plus du double de la production de Toronto et Vancouver.  La cause ? Des conduits désuets.  Les travaux de réfection et de modernisation des infrastructures vieillissantes aideront à réduire le volume d’eau traité… et la facture transmise aux citoyens.

Évidemment, à la pollution et aux conduits désuets s’ajoutent les catastrophes liées aux changements climatiques : les inondations, qui sont principalement dans l’Est du Canada, et les sécheresses qui sont surtout dans l’Ouest.   Au Québec, nous sommes aux prises avec l’un et l’autre, mais surtout la sécheresse.  Vous avez remarqué comme nos étés sont de plus en plus chauds et la pluie se fait de plus en plus rare ?

La Terre a t’elle suffisamment d’eau ?

L’eau recouvre 72 % de la Terre.  Et l’eau douce ? Un minime 2,53 %.  De ceci, les calottes glaciaires, les icebergs, les glaciers et les neiges permanentes représentent 2,1 %.

Est-ce suffisant pour toutes les espèces de la planète ?  Disons que certaines espèces ne peuvent vraiment pas se la couler douce.

Seulement 9 pays bénéficient de 60% des ressources globales et 60 % de la population mondiale ne disposent que de 30 % de ces ressources.

Le Canada est privilégié car il est au quatrième rang des pays qui ont le plus d’eau douce, après le Brésil, la Russie et les États-Unis.

Le volume d’eau douce renouvelable au Canada est d’environ 2 902 km3, soit plus de 7 % à l’échelle planétaire. La majeure partie de cette eau se trouve dans nos lacs et nos eaux de surface intérieure.

L’eau renouvelable est d’origine naturelle et provient des précipitations de l’atmosphère. Elle est essentielle au maintien de la biodiversité, à la production alimentaire et à la production d’énergie hydroélectrique.

Les enjeux de l’eau renouvelable sur la planète

Au cours du dernier siècle, nous avons fragilisé la disponibilité de cette précieuse ressource en détournant les cours d’eau et perturbant leurs fonctions naturelles.  Le fait que la demande en eau augmente de 1% par année depuis  les années 1980 ajoute au problème.   Un autre enjeu : les pluies acides et les eaux usées acidifiées telles les déversements agricoles, industriels et domestiques, ont un impact direct sur la vie aquatique.

Globalement, les ressources en eau douce ont diminué ces dernières années dû principalement au réchauffement climatique. Les spécialistes prévoient qu’en 2025,  63% de la population mondiale devrait subir un stress hydrique ou une pénurie d’eau. Il n’est donc pas surprenant que douce fasse l’objet de forts enjeux géopolitiques.

Près de 70% de la demande en eau renouvelable vise l’agriculture mondiale.  Selon le rapport 2021 sur la valeur de l’eau de l’UNESCO, nous ne pourrons pas répondre à cette demande d’ici 2050 si nous ne changeons pas nos habitudes de vie.

Consommation de biens = consommation d’eau

Dans certains pays comme ceux du Moyen-Orient, l’eau est une des ressources les plus importantes.  Au Québec, elle est perçue comme abondante et c’est pourquoi elle n’est pas toujours respectée à sa juste valeur.

Il est si facile d’acheter ce que l’on veut aujourd’hui, surtout avec la hausse du commerce électronique depuis COVID.  Prenons-nous en considération l’eau qui est utilisée dans l’industrie pour produire les biens que nous consommons ?

Notre prise de conscience de l’importance de l’eau doit se réaliser au niveau collectif et individuel.  Nous devons évaluer non seulement notre consommation directe au quotidien, mais l’apport en eau qu’il faut pour produire les biens que nous consommons à la maison, au travail et dans la communauté.

En réduisant notre consommation de biens aquavores, nous réduisons aussi notre empreinte écologique sur les pays producteurs où l’impact du réchauffement climatique a des conséquences aux quatre coins de la planète.