Combattre l’alliaire officinale

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Combattre l’alliaire officinale

Vous en avez sûrement vu aux bords des routes, sentiers de marche ou pistes cyclables, dans les sous-bois, dans le champ derrière chez vous…  Elle est partout.

Les colons ont apporté l’alliaire officinale d’Europe comme plante médicinale et condimentaire. Trois cents ans plus tard, elle détruit plutôt la flore indigène.

Reconnue comme plante exotique envahissante, l’alliaire représente une menace à la biodiversité.  Elle croît dans de nombreux milieux, perturbés ou non, secs ou humides, qu’elle soit au soleil ou à l’ombre.  Ses propriétés la rendent très compétitive dans nos forêts.  Elle a malheureusement élu domicile au mont Saint-Bruno il y a plusieurs années.

L’impact de l’alliaire officinale

Si l’alliaire officinale n’est pas retirée, elle s’installera en moins de 5 à 7 ans et étouffera non seulement la richesse, mais la diversité végétale du parterre forestier. Des colonies denses se forment rapidement et transforment agressivement la composition végétale des forêts envahies.

Les racines de l’alliaire libèrent des glucosinolates.  Cette substance toxique affecte les champignons mycorhiziens qui jouent un rôle important dans la vie des végétaux indigènes.

Les sols recouverts d’alliaire sont plus riches en éléments nutritifs que ceux où la plante est absente.  Cette nourriture bénéficie d’abord et avant tout à l’alliaire plutôt qu’aux autres plantes, ce qui rend l’envahisseur encore plus agressif.

Les cerfs de Virginie et autres herbivores se nourrissent de la majorité des plantes de sous-bois à l’exception des envahisseurs exotiques comme l’alliaire, lui laissant ainsi toute la place pour envahir les milieux forestiers.

L’alliaire n’affecte pas seulement les plantes. Le petit papillon blanc rare appelé piéride de Virginie en prend un coup dur.  Il vie dans les érablières à caryers comme le mont Saint-Bruno et se nourrit exclusivement de la dentaire.  L’alliaire fait disparaître cette plante qui lui ressemble beaucoup.  De plus, la piéride méprend l’alliaire pour la dentaire et y pond ses œufs, mais les larves ne survivent pas aux substances toxiques des feuilles de la plante envahissante.

La dentaire ressemble beaucoup à l’alliaire.

Pourquoi une corvée au printemps ?

 

Au printemps, l’alliaire croît plus rapidement que la majorité des plantes indigènes, ce qui l’avantage. De la famille du chou (Brassicacées), elle a un cycle de vie de deux ans. C’est dans sa deuxième année qu’elle se reproduit.

De petites fleurs à quatre pétales blancs font leur apparition avant le début de juin de l’année 2.  L’alliaire expulse ses graines de la mi à la fin de juin.  Le délai d’intervention après la floraison est donc très court pour arracher la plante.

Année 1

Année 2

Saviez-vous que…

  • Ses jeunes feuilles sentent un peu l’ail lorsqu’on les écrase.  C’est pourquoi nos ancêtres l’appelaient l’herbe à l’ail.
  • Les graines tombent tout près de la plante mère.  Elles sont rarement dispersées par le vent ou la pluie, ce qui a pour effet d’augmenter la densité, année après année.
  • Il ne faut pas composter l’alliaire car on pourrait faciliter sa propagation.  On doit plutôt la laisser dans un sac au soleil pour au moins une semaine… ou la consommer.
  • Quand la plante est retirée, ses feuilles sont comestibles et peuvent être ajoutées à une salade ou être utilisées pour faire du pesto.  Assurez-vous que le sol d’où elles proviennent n’a pas été vaporisé d’insecticides.
  • Comme chaque plant produit entre 200 et 1000 semences, lesquelles peuvent survivre dans le sol jusqu’à cinq ans, il est conseillé de continuer l’éradication pendant cette période.  Après cinq ans, le sol est prêt pour une plantation d’espèces indigènes… et pollinisatrices, de préférence !

Sources :