Les espèces exotiques envahissantes
Le Roseau commun ou phragmite envahit nos champs, les bandes riveraines et les terres qui longent les voies rapides, étouffant ainsi la biodiversité des milieux naturels.
Les espèces exotiques envahissantes sont une menace à la biodiversité locale et à l’équilibre des écosystèmes et des habitats naturels. Leur grande capacité d’adaptation à notre climat, ainsi que leur compétitivité, facilitent leur implantation au détriment d’espèces locales ou indigènes. Elles profitent également de certaines activités humaines pour se propager. Comme beaucoup de milieux naturels à proximité de zones densément peuplées, les écosystèmes du mont Saint-Bruno n’échappent pas aux pressions subies par la dissémination des espèces exotiques envahissantes.
Mise en œuvre d’un plan de contrôle des plantes exotiques envahissantes (PEE)
La Fondation du Mont-Saint-Bruno déploie, depuis mai 2025, un plan de gestion et de contrôle des plantes exotiques envahissantes (PEEs), en collaboration avec des propriétaires de terrains adjacents au parc national. Les objectifs de ce plan de gestion sont triples :
- Mettre en œuvre des stratégies concrètes de contrôle de plantes exotiques envahissantes, ciblées et en concertation avec les partenaires sur le pourtour de la montagne.
- Contribuer à la sensibilisation et à la mobilisation citoyenne et institutionnelle quant à la lutte aux plantes exotiques envahissantes et à la préservation de la biodiversité.
- Expérimenter avec différentes techniques de contrôle des plantes exotiques envahissantes, pour contribuer à une connaissance plus fine des PEEs et à la mobilisation des connaissances sur le sujet auprès des organismes de conservation, des décideurs publics et des citoyen.ne.s.
Plus concrètement, la Fondation du Mont-Saint-Bruno a ciblé cinq plantes exotiques prioritaires lors de la première saison de contrôle, soit l’alliaire officinale, l’épine-vinette, les nerpruns bourdaines et cathartiques et la renouée du Japon. Les opérations de contrôle auront lieu pendant 3 saisons, après quoi la Fondation procédera à trois années de suivis des terrains et espèces qui ont été ciblés.
Expérimentation et sensibilisation
Bien qu’il existe déjà certaines connaissances sur les pratiques exemplaires de contrôle des plantes exotiques envahissantes, plusieurs questions subsistent. À titre d’exemples, pour le moment, les branches, feuilles, racines et fruits des plantes exotiques sont envoyés aux sites d’enfouissement pour éviter leur propagation. Serait-ce toutefois possible de valoriser certaines plantes plutôt que de participer à un autre problème environnemental, le débordement de nos sites d’enfouissement ?
Et si le nerprun était l’une des solutions ?
Une première expérimentation a lieu en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal et la ville de Saint-Bruno. Si vous êtes de passage à la ruelle Rabastalière, qui longe le parc national, vous constaterez la présence de zones couvertes de copeaux. Ceux-ci sont le produit de branches et de troncs de nerpruns récoltés au cours de la dernière saison estivale.
Bien que le nerprun soit une plante exotique envahissante, cette expérimentation mise sur les propriétés allélopathiques du nerprun, c’est-à-dire la capacité de cette plante à produire des composés organiques qui inhibent la croissance des autres plantes. En utilisant des copeaux de nerpruns (qui ne contiennent ni racines, fruits ou semences responsables de sa propagation), la Fondation émet l’hypothèse que l’allélopathie du nerprun préviendrait la germination de semences en dormance d’alliaire officinale retrouvées en bordure de sentier de la ruelle Rabastalière.
Aussi, si vous voyez nos affiches et les copeaux étendus en bordure de sentiers, nous vous invitons à ne pas piétiner le secteur. Les observations préliminaires de cette première expérimentation seront diffusées au cours de la saison estivale 2026.